Tu crois qu’un jour on arrêtera de jouer à ce qu’on sera plus tard et qu’on saura enfin ce qu'on veut ?
Khâgne or not khâgne, that is the substantial question.
coelie
Rue des Coquelicots.
Dimanche 15 mars 2009 à 15:27
Mercredi 11 mars 2009 à 19:38
Cher toi,
Tu vois, je fais tout ce que je peux, je me bats bec et ongles, j’y mets chacune de mes inspirations. Tu ne sais que trop comme c’est harassant, de consacrer toutes les parcelles de soi à nos fondations, de se dire qu’on se fabrique des demains solides et rassurants. S’il te plaît, promets-moi de ne pas oublier toute cette énergie qui était la tienne, toute cette armure qui te faisait transpirer, toutes ces choses à côté desquelles tu es passée, ces parenthèses que tu n’as jamais ouvertes.
N’oublie jamais ce que tu étais à dix-huit ans, n'oublie pas que tu dois beaucoup, beaucoup, à cette jeune fille si sérieuse. Si je le pouvais, je te ferais jurer, jurer que tu te souviendras toujours des dons que je te fais. Je t'offre tout, presque tout, pour que tu aies maintenant la vie que tu as. J’espère que tu te rappelles tout cela.
Oh, et moi, j'ignore tout de toi, mis à part tes yeux verts, j'ignore ce que tu fais, ce que tu es, où tu es, donne-moi des indices, souffle-moi à travers le temps ce que tu es devenue. Que j'aie une idée de l'endroit où regarder, de la façon de m’y prendre, de ce que je dois faire. Tu es vilaine de sourire ainsi, à présent, de te revoir si triste, si inquiète. Ca t’amuse bien, méchante. Que tu saches tout de moi et que je ne sache rien, ni si tu es encore une demoiselle ou déjà une dame, s’il y a un jardin là où tu vis, si tu as les cheveux courts ou les cheveux longs.
La surprise ne sera pas moins belle si tu me donnes une piste, rien qu’une seule. Je ne serai pas moins satisfaite d’être devenue toi.
Tu sais, je suis sûre que tu ne me décevras pas, que tu me réserves plein de beaux détours.
Tu vois, je fais tout ce que je peux, je me bats bec et ongles, j’y mets chacune de mes inspirations. Tu ne sais que trop comme c’est harassant, de consacrer toutes les parcelles de soi à nos fondations, de se dire qu’on se fabrique des demains solides et rassurants. S’il te plaît, promets-moi de ne pas oublier toute cette énergie qui était la tienne, toute cette armure qui te faisait transpirer, toutes ces choses à côté desquelles tu es passée, ces parenthèses que tu n’as jamais ouvertes.
N’oublie jamais ce que tu étais à dix-huit ans, n'oublie pas que tu dois beaucoup, beaucoup, à cette jeune fille si sérieuse. Si je le pouvais, je te ferais jurer, jurer que tu te souviendras toujours des dons que je te fais. Je t'offre tout, presque tout, pour que tu aies maintenant la vie que tu as. J’espère que tu te rappelles tout cela.
Oh, et moi, j'ignore tout de toi, mis à part tes yeux verts, j'ignore ce que tu fais, ce que tu es, où tu es, donne-moi des indices, souffle-moi à travers le temps ce que tu es devenue. Que j'aie une idée de l'endroit où regarder, de la façon de m’y prendre, de ce que je dois faire. Tu es vilaine de sourire ainsi, à présent, de te revoir si triste, si inquiète. Ca t’amuse bien, méchante. Que tu saches tout de moi et que je ne sache rien, ni si tu es encore une demoiselle ou déjà une dame, s’il y a un jardin là où tu vis, si tu as les cheveux courts ou les cheveux longs.
La surprise ne sera pas moins belle si tu me donnes une piste, rien qu’une seule. Je ne serai pas moins satisfaite d’être devenue toi.
Tu sais, je suis sûre que tu ne me décevras pas, que tu me réserves plein de beaux détours.
Jeudi 5 mars 2009 à 13:07
La peur de tomber est ce qui freine l’envol, la peur de se tromper est ce qui freine tout court. La peur, toujours, merde. Alors on dessine sur nos ailes des morceaux d’espérance.
Allez. Chasse les monstres de tes placards, dis adieu à la peur du noir. Gomme tous ces mots écris dans un coin de ta tête. Lève-toi, va te promener dans la rue, arpente les trottoirs et sème des coquelicots, assieds-toi sur les bancs et regarde les gens qui marchent, imite leur désinvolture. Ferme-moi tous ces livres, détache-toi des mots, ce ne sont que des mots, ne crois pas qu’ils sont tout pour toi, que tu n’as rien sans eux. Apprends à voir la lumière en toi. Jette dans la corbeille toutes ces froissures et élance-toi comme une folle dans le sens des souffles d'air, pour prendre de l'allure, pour avoir moins peur, pour te laisser un peu guider par eux. Envole-toi, déplie-moi tout ce fatras et tous ces papiers cornés, range sous la terre ce qui est si lourd. Cesse donc de fuir, constamment, ôte-moi ces œillères stupides et ouvre grand tes yeux, soulève le menton et vois comme le ciel est haut. Arrête de t’ébahir, c’est ridicule, cette suspension au-dessus du vide, cette déliquescence nébuleuse. Ecoute plutôt le vent. Ce vent que tu portes dans ton nom. C’est beau, tu t’appelles comme la liberté. Ton nom qui peut signifier bienvenue, ou bon vent. Ton nom qui te murmure des échappées secrètes.
Allez. Chasse les monstres de tes placards, dis adieu à la peur du noir. Gomme tous ces mots écris dans un coin de ta tête. Lève-toi, va te promener dans la rue, arpente les trottoirs et sème des coquelicots, assieds-toi sur les bancs et regarde les gens qui marchent, imite leur désinvolture. Ferme-moi tous ces livres, détache-toi des mots, ce ne sont que des mots, ne crois pas qu’ils sont tout pour toi, que tu n’as rien sans eux. Apprends à voir la lumière en toi. Jette dans la corbeille toutes ces froissures et élance-toi comme une folle dans le sens des souffles d'air, pour prendre de l'allure, pour avoir moins peur, pour te laisser un peu guider par eux. Envole-toi, déplie-moi tout ce fatras et tous ces papiers cornés, range sous la terre ce qui est si lourd. Cesse donc de fuir, constamment, ôte-moi ces œillères stupides et ouvre grand tes yeux, soulève le menton et vois comme le ciel est haut. Arrête de t’ébahir, c’est ridicule, cette suspension au-dessus du vide, cette déliquescence nébuleuse. Ecoute plutôt le vent. Ce vent que tu portes dans ton nom. C’est beau, tu t’appelles comme la liberté. Ton nom qui peut signifier bienvenue, ou bon vent. Ton nom qui te murmure des échappées secrètes.
Dimanche 1er mars 2009 à 21:13
Les dimanches soirs.
Cette litanie...
J'égrène ces seize jours comme on égrène un chapelet. Méthodiquement, avec beaucoup de concentration, et presque de recueillement.
Je repense à ces réveils tardifs à végéter sur l'oreiller, à la fête chez ma guerrière et à notre virée culturelle, après un thé à la bergamote. A mes cinq jours à Madrid, aux zones de turbulence dans l'avion, à notre frayeur dans l'aéroport, au maître d'hôtel craquant, au chocolat fondu hypercalorique, aux churros du petit-déjeuner, au conte de la princesse Raiponce, aux frissons la nuit dans les ruelles, à nos pieds endoloris le soir, au concert de jazz, aux repas olives-saucisson devant les clips. A mes trois petits-cousins, à la naissance de Lola et Mathilde, à l'anniversaire de maman, aux films avec ma soeur, à la soirée chez Julie, à mes lunettes et à ma nouvelle coupe.
Cette litanie...
J'égrène ces seize jours comme on égrène un chapelet. Méthodiquement, avec beaucoup de concentration, et presque de recueillement.
Je repense à ces réveils tardifs à végéter sur l'oreiller, à la fête chez ma guerrière et à notre virée culturelle, après un thé à la bergamote. A mes cinq jours à Madrid, aux zones de turbulence dans l'avion, à notre frayeur dans l'aéroport, au maître d'hôtel craquant, au chocolat fondu hypercalorique, aux churros du petit-déjeuner, au conte de la princesse Raiponce, aux frissons la nuit dans les ruelles, à nos pieds endoloris le soir, au concert de jazz, aux repas olives-saucisson devant les clips. A mes trois petits-cousins, à la naissance de Lola et Mathilde, à l'anniversaire de maman, aux films avec ma soeur, à la soirée chez Julie, à mes lunettes et à ma nouvelle coupe.
A partir de maintenant ma vie monacale reprend, mais qui donc me sortira de ma tour, moi qui n'ai pas les cheveux longs ?