coelie
Rue des Coquelicots.
Samedi 4 avril 2009 à 14:01
Trouver la clef des champs.
Mercredi 1er avril 2009 à 18:50
C'est décourageant le sable.
Rien n'y pousse.
Tout s'y efface.
Joyce.
Joyce.
J’ai seulement un peu mal aux entournures, ça me gratte les genoux sous mon collant. Je n’aime plus l’attente. Je n’aime plus m’enfouir dans mon écharpe et me croire à l’abri des précipices derrière ma ceinture de silence. Alors j'ai enlevé l'écharpe, pour respirer un bout de cet air bleu.
Mais j’ai quand même les battements de cils qui s’étiolent, je crois. Et la silhouette trop anguleuse.
Je me préférais encore trop débordante et frémissante de tout, quand je pleurais à la voix de Dolores et que je parlais vite, si vite qu'on croyait bien immature. Quand tout me dévorait, me possédait, me chahutait.
Quand j'avais un sac à dos vert et des converses usées qui me rendaient tellement gamine, sous mes cheveux bouclés.
Quand je rêvais à mes dix-huit ans, à ma jeunesse fiévreuse et à tout ce que je pourrais entreprendre. Je réclamais des sursauts ardents et des collines escarpées, des élans romanesques et des mots brillants.
Je hissais tout en haut de mon imaginaire cette sensualité parfaite que j'avais inventée, je la rangeais bien soigneusement sous mon oreiller pour la ressortir le moment venu. Je pensais à la Sophie de terminale, à celle du quartier latin, à la Sophie qui aurait les clefs de sa maison et de sa boîte aux lettres, je me disais que, ouf, bientôt je pourrais jeter les monstres de mes placards et remplacer mes converses par des escarpins.
Je terminerai étouffée dans mon écharpe de chimères. Les monstres finissent toujours par se venger et le sol n'est jamais très loin.
En vrai, j'ai les angles endoloris.
Jeudi 26 mars 2009 à 18:38
Cher toi,
C'est vrai, je l'avoue, tu me fais un peu peur, quelquefois le soir je me dis que tu es peut-être aussi perdue que moi et j'en suis toute chamboulée, ça découpe mon ventre aux ciseaux crantés. Il y a autour de toi comme une aura nébuleuse qui m'empêche de te connaître. Et ça m'inquiète, parce que je tiens à toi, tu sais, j'ai envie d'être toi un jour. Tu es mon seul modèle et mon seul vrai repère, il n'y a personne d'autre au monde que je n'aie envie de devenir. Je t'en fais la promesse, personne d'autre.
A chaque instant je m'approche un peu plus de toi, je devine les bords de ta silhouette. Plus le temps défile et plus j'apprends à nous déposséder de nos traits de fillette pour revêtir les tiens. Je les aime, tes traits, nos traits, je les chéris mieux que personne ne pourra jamais les chérir, il me semble. Mais tu me cries de prendre la fuite, parfois. Au fond, j'aime que tu ne sois qu'imaginaire, car alors c'est à moi de t'inventer, de t'écrire, de te rêver. Et j’y mets toute ma fougue, tous mes espoirs, je veux faire cela avec application, pour que tu sois quelqu’un de bien, quelqu’un de respectable. Et plus tu te réalises en moi, plus je deviens toi, et plus j'ai peur de ces chemins que nous empruntons à la hâte. Des noircissures qu'on ne peut plus jamais gommer, ensuite.
Je suis la seule sur qui tu puisses vraiment compter, pour toujours, toi et moi jusqu'à la fin et jusqu'au bout de la terre sans aucun autre possible. C'est un peu dur à porter, tu sais, je me sens responsable de toi, j'ai l'impression que tout ce que je fais, ou ne fais pas, pourrait te nuire, et ça m'étouffe, ça m'étouffe. Et alors je veux un peu de distance, je veux te chasser le plus loin possible parce que tu m'en demandes trop. Parce que je te porte à bout de bras. Et pour me venger, je te demande, je t'ordonne, d'avoir une vie splendide. Splendide, tu entends.
N'oublie pas que je place tous mes espoirs en toi, que j'ai en toi une confiance inouïe.
Je voudrais juste être bien certaine que tu es fière de moi. Et alors, je te le promets, je n'aurai plus peur de nous.
C'est vrai, je l'avoue, tu me fais un peu peur, quelquefois le soir je me dis que tu es peut-être aussi perdue que moi et j'en suis toute chamboulée, ça découpe mon ventre aux ciseaux crantés. Il y a autour de toi comme une aura nébuleuse qui m'empêche de te connaître. Et ça m'inquiète, parce que je tiens à toi, tu sais, j'ai envie d'être toi un jour. Tu es mon seul modèle et mon seul vrai repère, il n'y a personne d'autre au monde que je n'aie envie de devenir. Je t'en fais la promesse, personne d'autre.
A chaque instant je m'approche un peu plus de toi, je devine les bords de ta silhouette. Plus le temps défile et plus j'apprends à nous déposséder de nos traits de fillette pour revêtir les tiens. Je les aime, tes traits, nos traits, je les chéris mieux que personne ne pourra jamais les chérir, il me semble. Mais tu me cries de prendre la fuite, parfois. Au fond, j'aime que tu ne sois qu'imaginaire, car alors c'est à moi de t'inventer, de t'écrire, de te rêver. Et j’y mets toute ma fougue, tous mes espoirs, je veux faire cela avec application, pour que tu sois quelqu’un de bien, quelqu’un de respectable. Et plus tu te réalises en moi, plus je deviens toi, et plus j'ai peur de ces chemins que nous empruntons à la hâte. Des noircissures qu'on ne peut plus jamais gommer, ensuite.
Je suis la seule sur qui tu puisses vraiment compter, pour toujours, toi et moi jusqu'à la fin et jusqu'au bout de la terre sans aucun autre possible. C'est un peu dur à porter, tu sais, je me sens responsable de toi, j'ai l'impression que tout ce que je fais, ou ne fais pas, pourrait te nuire, et ça m'étouffe, ça m'étouffe. Et alors je veux un peu de distance, je veux te chasser le plus loin possible parce que tu m'en demandes trop. Parce que je te porte à bout de bras. Et pour me venger, je te demande, je t'ordonne, d'avoir une vie splendide. Splendide, tu entends.
N'oublie pas que je place tous mes espoirs en toi, que j'ai en toi une confiance inouïe.
Je voudrais juste être bien certaine que tu es fière de moi. Et alors, je te le promets, je n'aurai plus peur de nous.
Vendredi 20 mars 2009 à 20:22
C'était il y a un an, vous vous souvenez, les points d'exclamation, les nuages et ma boucle d'oreille perdue. Ce lui qui me disait toi.
C'était il y a un an, maintenant j'habite au quatrième étage, dans ma tour de nulle part, j'habite au quatrième et je ne vois pas le sol. Ni le sol, ni le cheval, ni le monsieur charmant pour braver les ronces. Et j'ai les cheveux courts, les cheveux qui ne touchent pas le sol, qui ne touchent pas même mes épaules.
C'était il y a un an, maintenant j'habite au quatrième étage, dans ma tour de nulle part, j'habite au quatrième et je ne vois pas le sol. Ni le sol, ni le cheval, ni le monsieur charmant pour braver les ronces. Et j'ai les cheveux courts, les cheveux qui ne touchent pas le sol, qui ne touchent pas même mes épaules.
Mardi 17 mars 2009 à 21:07
Ces chuchotements laissés au hasard, ces encouragements pour me hisser au-delà des façades, ces clins d'oeil épistolaires, ces petites douceurs à propos de rien, à propos de mes phrases d'un instant, ces portes ouvertes toujours à sourire déployé.
Au gré de ces articles je me suis constitué un habitat virtuel, une petite cabane en coquelicots et en photos de Doisneau, qui ne prétend à rien mais qui a gagné beaucoup.
Chaque petit message posté ici ouvre un peu plus grand les parenthèses, et les plus petites attentions sont des pulsations d'aile.
Merci, de me soulever un peu du sol quand j'oublie que la brise est légère, de me donner la main d'aussi loin pour ériger entre nous des ponts en pâte à sel.
Merci, de me raccrocher comme ça un peu au monde, de ne pas nous laisser ainsi, mes pages et moi, dépérir dans le silence et l'oubli.
Au gré de ces articles je me suis constitué un habitat virtuel, une petite cabane en coquelicots et en photos de Doisneau, qui ne prétend à rien mais qui a gagné beaucoup.
Chaque petit message posté ici ouvre un peu plus grand les parenthèses, et les plus petites attentions sont des pulsations d'aile.
Merci, de me soulever un peu du sol quand j'oublie que la brise est légère, de me donner la main d'aussi loin pour ériger entre nous des ponts en pâte à sel.
Merci, de me raccrocher comme ça un peu au monde, de ne pas nous laisser ainsi, mes pages et moi, dépérir dans le silence et l'oubli.